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Mwamba, le bénéficiaire devenu bénévole

Après avoir bénéficié du soutien de de la Croix-Rouge, Mwamba, 42 ans, Congolais est maintenant bénévole dans l'unité de La Celle Saint-Cloud qui est devenue sa deuxième famille.

Mwamba a quitté son pays, la République démocratique du Congo pour des raisons politiques. Arrivé en novembre 2008 à Paris, il a déposé une première demande d'asile qui a été rejetée. Une deuxième demande, accompagnée d'une promesse d'embauche, a également été rejetée. Après dix ans de présence sur le territoire, il a déposé une nouvelle demande, en cours de traitement. Pendant toutes ces années, il a travaillé dans le nettoyage, la sécurité, le montage d'échafaudages et de plates-formes. Ayant obtenu en 2019 l'autorisation de travailler, il est à la recherche d'un emploi déclaré.

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Sans domicile fixe

Mwamba a dormi dans des centres d'hébergement quand le 115 lui trouvait une place. Sinon, dans la rue ou dans des bus de nuit. Quand il travaillait et que son patron le payait (ce qui n'a pas toujours été le cas), il a pu louer une chambre en colocation. Actuellement, il partage un studio avec cinq autres Africains.

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Une belle rencontre

C'est d'abord comme bénéficiaire de l'aide alimentaire que Mwamba a poussé la porte du local de la Croix-Rouge à La Celle Saint-Cloud (Yvelines). « En arrivant, je savais déjà, dans ma tête, que je voulais faire du bénévolat, raconte Mwamba. Quand je dormais dans la rue, des bénévoles de la Croix-Rouge m'ont apporté du café, un petit déjeuner ou une couette. Parfois ils m'ont trouvé un hébergement et m'y ont conduit. Dans un centre d'hébergement d'urgence, j'ai été bien accueilli par une bénévole congolaise et par le responsable du lieu. J'ai vu que des personnes, munies de gants, lavaient des sans-abris qui n'avaient plus la force de le faire eux-mêmes. Cela m'a beaucoup impressionné. Et puis, cela m'énervait de travailler dur sans recevoir ce qui m'était dû. Je préfère être bénévole et aider les autres. »

Mwamba avait déjà contacté une association qui n'avait rien à lui proposer. Dès son arrivée à la Croix-Rouge en 2018, il a demandé à suivre une formation aux gestes de premiers secours. A cette occasion, il a rencontré Jean-Noël Monsel, Président de l'unité locale. Pour tous les deux ce fut une belle rencontre. « Comme si Dieu l'avait préparée, comme on dit au Congo. »

Un bénévole engagé

Mwamba a commencé par la quête dans la rue. Il a amené trois copains (qui sont toujours bénévoles dans cette unité). Il a organisé le planning et choisi les lieux de quête. Tous les quinze jours, Mwamba consacre une bonne journée à la distribution de produits frais aux personnes démunies. En cas de besoin, lui et ses trois copains sont toujours prêts à donner un coup de main. Et le samedi, ils passent souvent à la permanence pour discuter. Leur spontanéité et leur bonne humeur sont très appréciées. « Mais, comme le dit Jean-Noël, ce qui m'a le plus impressionné chez Mwamba, c'est sa pugnacité à vouloir devenir bénévole et à s'engager à nos côtés. Il a suivi plusieurs formations et va prochainement être nommé responsable de l'urgence et du secours. Quand il distribue les produits frais, ce qui est parfois délicat, il le fait avec beaucoup de discernement. »

Côté formation, Mwamba a déjà suivi quatre sessions : gestes de premier secours (PSC1), Croix-Rouge Bienvenue (CRB), le tronc commun des acteurs de l'urgence (TCAU qui prépare les bénévoles à intervenir en cas d'attentat ou de catastrophe) et SOLIDAR pour les maraudes. « Je me sens bien ici, je me suis retrouvé, conclut-il. Je n'ai pas de famille en France. La Croix-Rouge est devenue ma famille. »

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La Croix-Rouge à La Celle Saint-Cloud

 

Cette unité de la Croix-Rouge est notamment reconnue pour son efficacité en matière d'aide alimentaire : elle collecte et distribue 50 tonnes de denrées alimentaires par an, ainsi que des vêtements, organise des maraudes, propose une aide au retour à l'emploi et à la réinsertion, des cours de français, des initiations à l’informatique, une aide juridique et un soutien hebdomadaire aux personnes présentant des troubles cognitifs.

Elle « emploie » 70 bénévoles par an ainsi que les migrants cités ci-dessus.

(Décembre 2019)

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